L'art de l'accrochage

Comment accrocher une œuvre sans transformer votre mur en gruyère ?

Comment accrocher une œuvre sans transformer votre mur en gruyère ?
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Olivier Bellotto

Olivier Bellotto est rentré chez Renault en 1984 en apprentissage. Il a obtenu un CAP de mécanicien en véhicule lourd et d'une mention de diéséliste. Il est arrivé chez Harsch en juillet 2001 en tant que chauffeur/déménageur. Depuis plusieurs années, il est technicien fine art, au service des œuvres d'arts.

Accrocher une œuvre d’art chez soi peut s’avérer aussi technique que dans un musée. Plusieurs critères sont étudiés à la loupe, de la nature de l’œuvre, au support, en passant par l’environnement du lieu. Une fois la technique déterminée, toute est affaire de minutie.

C’est tout un art… d’accrocher une œuvre sur un mur. Technique, dextérité et minutie s’imposent. Tableaux, assiettes, sculptures, lustres, œuvres en néon… sont autant d’objets que les clients demandent à Harsch de poser. Olivier Bellotto, technicien aux œuvres d’art depuis quinze ans, effectue une première visite chez le client.

Il examine l’œuvre, puis le support, avant de déterminer le meilleur moyen d’accrocher l’objet. Il étudie l’endroit où va être accrochée l’œuvre, ainsi que l’environnement – s’il y a un objet en-dessous par exemple. Il repère également si des moyens spéciaux pour amener l’objet doivent être mis en place. « Nous travaillons à deux, voire à trois ou quatre si la quantité des œuvres ou leur poids l’exigent. Parfois, c’est le lieu qui impose que l’équipe soit renforcée. Accrocher un tableau dans une montée d’escalier peut relever de l’acrobatie ! »

Au musée ou chez le particulier, du travail propre

Selon la taille, le poids, et la nature du cadre si c’est un tableau, l’œuvre sera accrochée avec un câble, des œillets ou des boucles. Pour un tableau de plus de 40 ou 50 centimètres de large, ou de plus de 5-6 kilogrammes, les boucles seront privilégiées.

Au même titre que sa bonne présentation personnelle, Olivier Bellotto doit réaliser un travail propre. Il explique la minutie avec laquelle il procède pour accrocher proprement un tableau d’art : « On tient le tableau, on détermine l’emplacement en hauteur avec le client, on fixe un scotch dessous pour repérer la limite. Ensuite, on retransmet les dimensions sur le mur, on détermine le milieu, et on mesure l’entraxe entre les deux boucles du tableau. Puis, on divise la dimension par deux, on place des marques, et on vérifie que le tableau est bien horizontal ». En-dessous du tableau, les techniciens collent une enveloppe pour récupérer les salissures causées par le perforateur. L’œuvre est suspendue grâce à une vis à tête plate ou à un crochet L.

Dans les musées, la même minutie est de mise. Seule différence : souvent, le musée détermine la hauteur de l’axe central du tableau. Ensuite, les techniciens s’aident d’un laser pour placer de manière très précise le tableau.

Scellement chimique, accroche sur lisses ou cimaises

« Pour suspendre des pièces très lourdes, énonce Olivier Bellotto, on a recours au scellement chimique. Cette technique est utilisée pour des plaques en bronze par exemple, ou pour des sculptures imposantes. La technique des mesures est identique. Mais, ensuite, on perce le mur – souvent en béton –, on insère une colle expansive dans le tamis, puis la tige filetée. Le tout sèche. Et le tour est joué. »

Une autre technique est celle de l’accroche sur lisses. Une plaque de bois est fixée au mur avec des angles coniques. Au dos du tableau, on fixe les mêmes lisses, mais avec les cônes inversés. Les deux parties s’imbriquent parfaitement. Plus le tableau est lourd, plus les trous seront multipliés pour répartir la charge.

Enfin, la technique des cimaises est bien pratique dans des lieux où les tableaux sont souvent remplacés, dans des banques par exemple. Les cimaises sont des tringles fixées sur le mur en hauteur, quasiment sous le plafond. Des câbles en descendent. Les tableaux sont très faciles à décrocher, et ne laissent aucun trou.

Outre l’aspect technique du métier, Olivier soigne ses relations avec ses clients. « Les clients doivent tout de suite se sentir en confiance. » Sa seule préoccupation est de les satisfaire. Mission réussie, sans doute, puisque la société Harsch est réputée pour son professionnalisme.