foires d'art et expositions

Découvrez la logistique de précision qui se cache derrière les foires d’art et les expositions

Découvrez la logistique de précision qui se cache derrière les foires d’art et les expositions
Partager l’article

Magali Gaugy

Magali Gaugy travaille depuis 17 ans dans le transport d’œuvres d’art. Elle intégrè la société Harsch en 2018 et est chargée de projet pour divers déménagements de Musées.

 

 

En ouvrant les portes d’artgenève à près de 25 000 visiteurs, Palexpo se métamorphose. Les quelques 20 000 mètres carrés sont aménagés, les stands des galeries installés et l’ensemble des œuvres mises en valeur. Derrière ces 5 jours d’exposition, une organisation complexe en partie orchestrée par la société Harsch, partenaire officiel de la logistique et entreposage du salon. Présent sur les lieux, c’est l’ensemble du bureau qui se déplace pour accueillir les camions fine art, régler les questions douanières, s’occuper de l’accrochage et du décrochage des œuvres. En dehors des grandes foires comme artgenève, Harsch s’occupe tout au long de l’année de l’ensemble des étapes liées à la logistique des différentes expositions en Suisse. Les dessous de cette organisation avec Magali Gaugy.

 

Présente sur le marché depuis 60 ans, Harsch couvre annuellement une dizaine d’expositions. La société est d’ailleurs un partenaire privilégié de longue date pour de nombreuses institutions culturelles helvétiques, comme le MAMCO (Musée d’Art Moderne et Contemporain), le genevois MAH (Musée d’Art et d’Histoire) ou encore le MCBA (Musée Cantonal des Beaux-Arts) de Lausanne. Avec ce rythme soutenu, ce sont donc plusieurs expositions qui sont menées en parallèles, chacune à une phase différente de projet.

Cela dit, le travail commence bien en amont, pratiquement une année avant l’événement, en répondant à une demande d’offre du musée. Plusieurs jours sont alors nécessaires pour établir le devis, contactant tous les partenaires et agents aussi bien nationaux qu’internationaux. Deux-trois mois avant le début de l’exposition le transporteur choisi est averti. Peut alors débuter le véritable travail d’organisation !

Un mois avant le début de l’exposition, Harsch contacte ses agents pour organiser la partie emballage et enlèvement des œuvres au sein de chaque prêteur étranger. « Nous avons également notre propre menuiserie, ce qui permet de fabriquer des caisses spécialement conçues pour un emballage sécurisé des œuvres » explique Magali Gaugy, spécialisée dans l’accompagnement des expositions.

Les camions spécialisés fine art sont généralement privilégiés pour le transport. Équipés de GPS et d’alarmes, ils sont également aménagés pour pouvoir arrimer les œuvres en toute sécurité. Ensuite, l’équipe de Harsch s’occupe de la planification de leurs dates d’arrivée en Suisse. « C’est une organisation très complexe. Nous devons notamment gérer les nombreux convoyeurs, autrement dit les collaborateurs des musées prêteurs qui suivent les œuvres depuis leur enlèvement jusqu’à la livraison, déballage et accrochage. Ainsi, pour une exposition il peut y avoir une quinzaine de convoyeurs qui viennent assister à l’installation des œuvres sur plusieurs jours! » précise Magali Gaugy.

Harsch propose également d’autres services à la carte, que les musées peuvent librement choisir en fonction de leurs capacités et besoins. Il est par exemple question des assurances pour le transport ou encore le service d’accrochage. Si les grandes institutions ont généralement une équipe dédiée qui récupère les œuvres au centre de déchargement pour les déballer et les répartir sur les cimaises, les plus petites font régulièrement appel à des entreprises spécialisées pour cette prestation.

« S’il n’y a pas de contretemps, ce n’est pas une bonne exposition, sourit Magali Gaugy, avant de poursuivre sur une anecdote personnelle, nous devions récemment faire venir des œuvres d’un musée britannique, mais notre camion s’est fait arrêter à la frontière à Calais vers 22 heures, pour vérification des autorisations. J’étais toute la nuit au téléphone avec les chauffeurs pour suivre l’évolution. Finalement, il s’est avéré que les douaniers n’étaient pas au courant des changements de règlementation suite au Brexit et notre camion a pu reprendre la route au matin. Ce sont des petits stress de dernière minute qui nous tiennent éveillés et rendent le métier de transporteur de fine art si passionnant ! ».